Note d'intention 

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Ce spectacle a été inspiré par l’Acte II de L’Amour Médecin, de Molière, où les dialogues entre quatre docteurs laissent douter de l’efficacité de leurs remèdes. 

Ces personnages nous ont donné l'envie d’impacter le public différemment, en imaginant nos propres rencontres entre médecine et maladie.  

 

Les médecins jouissent, à tort ou à raison, d'une image d'excellence dans notre société ! Ils découvrent nos maux et nous sommes suspendus à leurs savoir pour espérer guérir. Aujourd'hui nous parlons de science mais à l'époque, nous étions plus proches de la croyance. 

Des croyances sur une médecine qui avançait à taton et sur des principes parfois douteux. Dans le film Molière, d’Ariane Mnouchkine, au début, Jean Baptiste se retrouve brièvement confronté aux médecins censés soigner sa mère, il observe surtout leur ivresse et et leurs moqueries, ne solutionnant rien à son mal et la laissant mourir. Cette scène nous avait marqué car elle dépeint avec amertume et sarcasme l’incompétence et l’imposture de la Médecine à cette période.

 

De là est née une première déambulation, l’Hospice : une charrette, quatre médecins jouant sur une variation de la folie et étirant le charlatanisme à son extrême, et un disciple, mélange entre Basile Landouye de la bande dessinée Léonard et Kenny McCormick dans South Park (personnage qui meurt à chaque épisode). Un bouc émissaire parfait, tantôt patient tantôt cobaye, pour créer du lien entre le public et les médecins. 

 

Au bout d’un certain temps, nous avons cherché à faire évoluer les interactions de ces médecins, essayer d’aller plus loin que la parole et y mêler des actes réalisables avec le public.

En 2020, un virage à 360° s'est opéré… La charrette a été complètement repensée et nos médecins se sont émancipés, nous avons accouché d’un Hospice 2.0, un remaniement en pleine crise sanitaire du COVID 19. 

 

Dès lors, la charrette a intégré le cœur de notre jeu d’improvisation nous donnant des outils: un décor malléable qui bonifie notre scénographie, mais aussi des accessoires et machines à utiliser directement sur le public. 

Nos médecins sont devenus des spécialistes : un herboriste, une maïeuticienne, une psychophtalmologiste, et un chirurgien/boucher/réparateur/séparateur/mécanicien… De quoi guérir tout le monde ? Il n’y a qu’une chose qui malheureusement n'a pas évolué: notre disciple. Il est toujours en première année de Médecine, depuis 7 ans.

 

Cinq ans plus tard, nous bousculons notre cadre et nous avons le désir de jouer une forme fixe. Une nouvelle création sur cette thématique inépuisable de la médecine et de la relation entre soignant.e.s et soigné.e.s. 

Car il y a encore tellement à dire, à dénoncer et à exposer sur les dérives de notre siècle. L’actualité nous apporte (parfois bien malheureusement) matière à aborder de nombreux sujets : maltraitance gynécologique, le numerus clausus, déserts médicaux, thérapie controversée, usine à chirurgie, serment d’Hypocrate, la sur-médicamentation, saturation des urgences…

 

Par le biais de l’Histoire et surtout l'humour, cette nouvelle écriture propose d’ausculter le monde médical et de replacer la figure du médecin à l’état d’humain, et non de prophète. Le tout en gardant l’esthétique singulière de Sembadelle créée pour la déambulation. 

 

Extrait : « Mais n’oubliez pas disciple que le patient veut prendre l’avis du Médecin, mais que le Médecin veut prendre la vie du patient ».

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Anthony La Lumia et Charlotte Frange